IMPLANTATION D'UN CENTRE

 

IMPLANTATION d’un « Centre »

 

Pas de "bloc" de structure hospitalière, mais où ?

 

LA CAMPAGNE

 

Les enfants et adolescents démunis ne peuvent apprendre que par la répétition des observations, par le vécu quotidien dans une ambiance naturelle. La scolarité découle d'un certain nombre d'acquis, source de vocabulaire, de questions et de curiosités, qui ne peuvent être côtoyés dans les livres, les films ou la télévision, sans un contact préalable. Il ne doit pas y avoir d'opposition entre "Études" et "Découvertes", Théorie et Pratique, apprendre et observer. Pour cela des locaux dispersés dans une campagne riche en variétés sont une chance qu'il ne faut pas compromettre. Pour eux, voir des animaux : un mouton, un cheval, des fleurs, des arbres d'espèces différentes, oiseaux, poissons, batraciens, insectes etc., ne serait-ce que pouvoir s'asseoir dans l'herbe, apprécier les saisons, est source de plaisir et de profit. Découvrir, la géographie commence simplement dans la révélation des possibilités fonctionnelles, par des circulations. C'est à partir de ces explorations et de leur comparaison que pourra se développer l'éveil et une soif de savoirs plus importante. On ne peut brûler les étapes et faire visiter un musée à ceux qui ignorent la matière elle-même dans sa complexité.

Ne constatons-nous pas actuellement à la Télévision combien les petits Parisiens sont ignorants et demandeurs de la nature. Certains semble-t-il auraient vu pour la première fois une vache au Salon de l'Agriculture ?

C'est pour toutes ces raisons que, de plus en plus, les personnes qui dans la journée travaillent en ville, cherchent le soir à habiter à la campagne ou tout au moins à y passer leur Week-end.

S’il y a infiniment plus de choses simples à découvrir ainsi, pourquoi à l'inverse, en complément, ne pas organiser, pour les enfants, des excursions. Les emmener à un spectacle, faire des achats dans diverses boutiques ou grandes surfaces. Leur apprendre à traverser les passages pour piétons. Les automobiles de toutes sortes, de toutes couleurs, de toutes odeurs, à la queue leu leu, ne manqueront jamais, piaffantes et impertinentes. Tout cela sera toujours là en permanence, il n'y a pas d'interruption.

 

LA VILLE

 

Il est important de demander aux citadins qui projetteraient leur mode de vie comme un modèle, quel apport autre que temporaire des enfants dépendants peuvent trouver en espace confiné et bruyant ?

Que leur restera-t-il comme centre d'intérêt et comme bénéfice une fois fait le lèche vitrine (de magasins pas toujours accessibles), après avoir côtoyé des foules qui se disputent le trottoir. En fait ces connaissances sont vites découvertes, et il restera alors la contemplation de la circulation et l'inhalation des gaz d'échappement (dont le pot est à hauteur de leur fauteuil roulant).

Que dire alors quand il s'agit d'enfants et d'adolescents démunis, pas tellement observateurs, mais très sensibles à toutes les modifications de leur environnement.

Pour tirer profit des avantages de la ville il faut être mobile, pouvoir faire une certaine distance seul sur des passages parfois étroits, traverser au bon moment alors que la circulation est dense, descendre ou monter quelques marches etc. Cela pour contempler des magasins exposant des produits que l'on ne peut pas acheter, aller au cinéma, au spectacle (mais pas tous les jours, et quelquefois hissés dans le monte-charge).

Les enfants ne circuleront pas seuls en fauteuil roulant sur des trottoirs encombrés, dans la foule. Cette découverte est illusoire, à moins de tourner en rond, toujours dans un univers réduit, où seraient concentrés tous les spectacles, les commerces etc. Même quand ils ont ainsi une indépendance physique suffisante, ils n'ont pas encore acquis leur autonomie psychologique, et de toute façon ils devront être accompagnés.

Dans la cité, pour apporter des facilités éducatives, l'institut devrait être implanté au centre ville. Dans les métropoles très étendues, compte tenu des coûts, des terrains disponibles, l'établissement ne peut être qu'en périphérie. Il se trouve en banlieue. En raison de la surface couverte par les habitations, les temps de trajet sont toujours longs et coûteux. Dans ces conditions, les enfants et adolescents seront convoyés.

Il faut considérer la durée du séjour dans le véhicule. Pour cela n'oublions pas le temps d'installation, le chargement des fauteuils roulants au départ, le déchargement à l'arrivée. La  durée  du  voyage   sera   compliquée   par   les nombreux sens interdits, les difficultés de circulation. Par la vitre du véhicule les passagers ne  verront  que  du  béton,  alors  qu'ils auraient pu découvrir, au fil du trajet, bois, prairies, animaux (et parfois sauvages passant en précipitation) etc.

A moins de pouvoir organiser un Centre dans une situation entièrement piétonnière, quel que soit l'éloignement plus ou moins important, on devra assurer un transport.

Évidemment à partir de la ville on peut organiser des excursions. Mais l'oiseau sera-t-il au rendez-vous quand un groupe traversera son territoire, y aura-t-il à ce moment, à attendre, tous ces événements légers, presque imperceptibles, mais parfaitement sentis.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :