LES RENDRE HEUREUX

LES RENDRE HEUREUX

 

Une action éducative ne doit pas prendre comme référence le sujet Normal. Il faut essayer de ne pas projeter notre malaise devant l'insupportable, et de ne pas tomber dans le travers d'un interventionnisme excessif, disproportionné avec les besoins réels, les désirs, l'avenir des individualités, et ainsi d'éviter la réaction d'échec. Après le bilan des différents handicaps, dégageons les possibilités et essayons de les exploiter le plus concrètement possible dans le respect des choix et des ambitions de chacun, par la motivation et par l'obstacle. L'éducation, c'est de suivre par-devant. Le service à rendre, c'est aider à une meilleure indépendance physique, une meilleure autonomie psychologique. Sans obligation de résultats, mais de moyens.

Surtout ne jamais oublier l'ambition de préparer des adultes, pas pour nous, mais pour eux-mêmes. Il y a une règle de conduite commune. D'abord se connaître et se reconnaître : ACCEPTER. Après avoir bien assimilé ce que l'on est, ce que les autres sont, essayer de MAÎTRISER ; puis tenant compte de ses propres limites, des impératifs de l'environnement, S'ADAPTER.

Le devoir n'est pas économique mais humain : Il appartient à la Société de dire si le coût en vaut le coup. Pour mener à bien cette tâche, faire semblant de soigner, et être complices d'une simple apparence de façade vidée de toute efficacité serait une hypocrisie fautive.

 

L'ÉCOLE COMME TOUT LE MONDE

 

Les familles ont du mal à se séparer de leur enfant, (même de ceux qui seraient normaux) et la distanciation est toujours repoussée, elle effraie. Pourtant, il ne restera pas toujours "petit" et trop souvent on aurait tendance à suppléer soi-même à son handicap. Il faut qu'elles se rendent compte que leur enfant va grandir.

Au début, surtout quand ils n'ont pas été informés, et très longtemps s'ils ne trouvent pas l'écoute nécessaire, les parents sont en quête de Normalité. Pour eux le fait que leur enfant aille "à l'école", comme les autres, comme ses frères et sœurs, est une reconnaissance sociale importante et cela il faut le prendre en compte. Tout le problème se situe alors au niveau de la tolérance : Celle des maîtres,  (mais  l'homogénéité  d'une  classe  et  les possibilités ne peuvent être gommées). Celle des camarades (dont la conduite peut être plus inspirée par la pitié et la compassion que par un oubli permettant l'intégration). Celle de l'enfant lui-même, parfois il se sent plus à l'aise avec "des jeunes comme lui" quand il ne peut participer aux jeux des autres. Chaque fois que cela est possible un essai d'intégration scolaire doit être tenté.

Et pourquoi pas une classe intégrée : c'est-à-dire une unité regroupant ceux dont les possibilités ne permettent pas de suivre la progression aussi vite que les autres, mais dans les mêmes locaux avec côtoiement dans une cour de récréation commune.

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